Importation massive de dengue en France
3000 cas depuis le début de l’année. 2023 et 2024 années record concernant le nombre de cas en France métropolitaine.
Les années 2023 et 2024 marquent un pic sans précédent dans le nombre de cas de dengue en France métropolitaine. Une statistique issue des données de Santé publique France (SpF). Marie-Claire Paty, coordinatrice de la surveillance des maladies vectorielles au sein de la direction des maladies infectieuses de SpF, a souligné que ces deux années ont battu des records. Tant à l’échelle nationale qu’internationale. Entre le 1er mai, début de la période de surveillance renforcée, et le 6 août 2024, près de 1 000 cas importés de dengue recensés en France hexagonale.
Cependant, une baisse récente de ces cas importés a été observée. Elle coïncide avec le ralentissement des épidémies dans les Antilles et en Amérique latine.
Cas autochtones : une préoccupation croissante
En plus des cas importés, Santé publique France signale plusieurs cas autochtones de dengue (voir article Dengue autochtone en France). C’est-à-dire des contaminations locales par le moustique tigre (Aedes albopictus) sans voyage récent dans une zone à risque. Parmi ces cas, un a été détecté à Montpellier, deux à La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes). Enfin, trois en Occitanie.
Par ailleurs, un premier cas autochtone de chikungunya de l’année a été enregistré en région parisienne en juillet. Marie-Claire Paty avertit que le risque de transmission locale reste élevé en août et septembre. Cela laisse présager l’apparition d’autres foyers dans les semaines à venir.
Le virus du Nil occidental : une menace émergente
Outre la dengue et le chikungunya, le virus du Nil occidental (lire aussi Le virus du Nil à la conquête de l’Aquitaine) suscite également des inquiétudes. Trois cas d’infection ont été identifiés à l’ouest de Toulon, et un premier cas humain a été signalé en Guadeloupe.
Ces cas soulignent l’importance d’une surveillance accrue des maladies vectorielles, d’autant plus que le moustique tigre, vecteur de ces virus, est désormais implanté dans plus de 70 départements français.
Une vigilance renforcée face à une menace persistante
Alors que la France accueille les Jeux Olympiques 2024, la présence du moustique tigre et la circulation de virus comme la dengue, le chikungunya et le virus du Nil occidental nécessitent une vigilance accrue. Les autorités sanitaires rappellent l’importance des mesures de prévention, notamment l’élimination des eaux stagnantes, lieux de reproduction privilégiés des moustiques.
En conclusion, la France fait face à une augmentation significative des cas de dengue et d’autres arboviroses, tant importés qu’autochtones. Cette situation exige une réponse coordonnée, alliant surveillance épidémiologique, prévention et sensibilisation du public, pour limiter les risques sanitaires liés à ces maladies vectorielles.