Le virus chikungunya s’étend à la Réunion
Les autorités sanitaires renforcent la lutte contre le moustique tigre
La Réunion fait face à une recrudescence préoccupante de cas de virus de chikungunya. A ce jour plus de 1 000 nouvelles contaminations enregistrées au cours du dernier mois. Cette maladie virale est transmise par le moustique tigre (Aedes albopictus). touche désormais 19 des 24 communes de l’île, selon les données de l’Agence régionale de santé (ARS).
Les zones sud et ouest, dont la commune du Tampon, sont particulièrement affectées. Face à cette propagation rapide, les autorités sanitaires intensifient les opérations de démoustication et de sensibilisation des populations.
Actions préventives de démoustication et sensibilisation au Chikungunya
Sur le terrain, des agents sanitaires comme effectuent des visites porte-à-porte. Ils informent les habitants et identifier les gîtes larvaires. Les eaux stagnantes, même en petite quantité, constituent des foyers de prolifération pour les moustiques. Lors d’une intervention chez un particulier, dont le jardin abrite un pneu rempli d’eau, les équipes procèdent à des pulvérisations de biocides pour éliminer les moustiques adultes.
Une méthode jugée essentielle pour limiter la transmission du virus.
Depuis août 2024, 1 069 cas confirmés ont été recensés sur l’île, qui compte près de 900 000 habitants. Bien que l’impact sanitaire reste modéré (7 hospitalisations), les experts appellent à la vigilance.
« Plus le nombre de cas augmente, plus le risque de formes graves s’accroît » souligne Mr Odon, ingénieur à l’ARS. Les conditions climatiques actuelles, marquées par l’été austral et des pluies récentes, favorisent la propagation des arboviroses. Comme la dengue et le chikungunya.
Une épidémie sous contrôle, mais une vigilance maintenue
La situation actuelle reste moins alarmante que l’épidémie historique de 2005-2006 (260 000 cas et 225 décès). Les autorités redoutent une amplification.
« À l’époque, les douleurs articulaires intenses paralysaient certains patients, et les structures de santé étaient saturées ». Se souvient Mr Deparis, directeur de la veille sanitaire à l’ARS. Selon lui, l’épidémie 2025 devrait toutefois être « de moindre ampleur ». Surtout grâce à une réponse plus ciblée et à des innovations en matière de lutte anti-vectorielle.
Une stratégie innovante : les moustiques stériles
Pour endiguer la prolifération du moustique tigre, un projet expérimental sera lancé en avril 2025. 10 millions de mâles stériles, irradiés et porteurs d’un biocide, seront relâchés dans le sud de l’île. Notamment à Saint-Joseph.
Ces insectes sont développés en collaboration avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Ils transmettent le biocide aux femelles et aux larves. Ainsi, il bloque leur développement. « L’objectif est de réduire de 90 % la population de moustiques dans les zones traitées », explique un chercheur spécialisé dans la lutte génétique.
Rappel des enjeux sanitaires mondiaux
Nous rappelons que les moustiques sont responsables de près de 800 000 décès annuels dans le monde (paludisme, dengue, etc.). L’Institut de recherche pour le développement (IRD) souligne l’importance de ces innovations.
À La Réunion, la mobilisation collective reste cruciale – éliminer les eaux stagnantes, utiliser des répulsifs et collaborer avec les équipes sanitaires sont des gestes clés pour limiter l’expansion de l’épidémie.