Les espèces exotiques nous envahissent
Moustiques tigres, ambroisie, frelons asiatiques, quels coûts pour le pays ?
Entre 1 et 10 millions d’euros de dépense en 25 ans
La France est un des pays les plus touchés par les espèces exotiques envahissantes. Selon une étude récente, les secteurs de la santé et de l’agriculture sont directement impactés par les coûts liés à l’arrivée des ces espèces dites « envahissantes ».
On les appelle les EEE pour « espèces exotiques envahissantes ». Vous connaissiez déjà le moustique tigre, le frelon asiatique, le ragondin, le rat noir, mais connaissiez-vous l‘écrevisse vorace, l’ambroisie, la liane papillon, la jussie rampante, la tourterelle turque ou encore la guêpe asiatique, cette guêpe prédatrice qui vient de débarquer à Marseille ?
Les principaux EEE, plantes et insectes
La majorité des espèces envahissantes sont entrées en France de 3 manière différentes : par la pollution, l’évasion et le transport aléatoire. Quelques exemples : la crépidula (un gastéropode marin) arrivée avec la pollution des huîtres, l’Ibis Sacré introduit involontairement en France depuis le début des années 1990, échappée d’un parc animalier, le moustique tigre importer d’Asie dans des conteneurs de pneus.
Au top des envahisseurs se trouvent des plantes et des insectes. L’ambroisie à elle seule représentait 43 % des nuisances et donc des coûts qui vont avec. Suivie par les moustiques Aedes aegypti (26 %) et Aedes albopictus bien connu sous le nom de moustique tigre (10 %).
Ces trois EEE concentrent près de 80 % des coûts estimés en France.
La capacité des moustiques à provoquer des maladies graves comme la dengue, le zika ou le chikungunya pèse lourdement sur le secteur de la santé (coûts estimés à 288 millions d’euros). De même pour l’ambroisie, son pollen qu’elle produit est hautement allergène. Elle colonise également les champs et provoque des pertes de rendement dans l’agriculture, deuxième secteur majeur touché par cette prolifération (coût 229 millions d’euros).
Près de 80 % des coûts économiques associés aux espèces envahissantes exotiques sont liés aux dommages et aux pertes, et seulement 20 % sont liés à la lutte contre ces EEE. Depuis 2015, une réglementation européenne oblige la France à mettre en œuvre un plan de gestion et de prévention de ces espèces. Cependant, ni le public ni les décideurs n’ont réellement conscience du problème et ce dernier ne va faire qu’empirer au regard du rythme soutenu des invasion biologiques.