Le modèle Reunionnais bientôt à nos portes
Les avancés de lutte anti-vectorielle et des mesures de réduction des populations Aedes
L’accélération du changement climatique accentue la prolifération des moustiques dans notre environnement
De retour de l’île de la Réunion, nous avons pu voir sur l’île ce que va être la métropole dans les prochaines années.
L’augmentation des températures, les fortes précipitations, l’adaptabilité des variétés de moustiques aux traitements classiques, la disparitions des prédateurs, l’inertie des prises de décisions des autorités, sont autant de facteurs qui laissent la possibilité aux moustiques de proliférer et de se répandre.
Du fait des nuisances et des épidémies qu’ils génèrent (dengue, fièvre à virus Chikungunya…), les moustiques de l’île de La Réunion sont régulièrement à la une de l’actualité, mais paradoxalement les actions menées par les pouvoirs publics restent encore un peu timide pour la population et se résument seulement à de maigres recommandation.
Vider les coupelles sous les pots de fleurs et plantes, éviter les dépôts d’eau stagnante, se protéger des piqûres de moustiques… Ces gestes désormais bien connus des Réunionnais, devront être demain ceux des « métro ». La hausse des cas dits « autochtones » (personne ayant été infectée sans avoir quittée le pays) sur le territoire français sonne comme une alerte à la vigilance et à la prise de conscience.
Nous avons pu recueillir l’avis sur le sujet, de Jean-Sébastien Dehecq, ingénieur sanitaire du ministre de la Santé et spécialiste de la lutte anti-vectorielle. Il nous dit « On peut attraper quatre fois la dengue dans sa vie, et si on l’a déjà attrapé une fois on devient plus fragile face aux autres formes de dengue. Et comme la dengue a déjà pas mal circulé à La Réunion, il est important d’éviter que ça se reproduise« .
Nous pensons effectivement que le travail pédagogique auprès de la population est extrêmement important pour essayer de réduire les lieux de ponte. Mais cela ne suffit pas.
L’avenir à long terme – La stérilisation des mâles moustique
Depuis quelques temps, les premiers résultats des expériences scientifiques de stérilisation des moustiques semble donner des résultats prometteurs.
La technique est pointue : elle consiste à capturer des moustiques tigres, vecteurs de la maladie. On isole les mâles et on les rend stériles en les exposant à des rayons X.
Ces moustiques mâles sont ensuite relâchés dans la nature où ils vont féconder des femelles. Mais les œufs produits par ces femelles resteront stériles et l’on fait ainsi baisser la population des moustiques.
Après des années de recherche en laboratoire, l’expérience a pu être menée en conditions réelles sur un quartier résidentiel: Duparc, sur les hauteurs de Ste Marie, non loin de l’aéroport. Dans cette zone de 20 hectares, entre 300 000 et 500 000 moustiques mâles ont été lâchés chaque semaine pendant plus d’un an.
Les mâles, qui ne piquent jamais, ont stérilisé les femelles qui sont les seules à piquer. L’expérience a fait baisser de 60% la fertilité des moustiques tigres.
En attendant…
En attendant la démocratisation de ces techniques et son application par les pouvoirs publics, il reste une seule solution pour se protéger, anticiper la prolifération des populations moustiques et le risque sanitaire qui leurs sont lié, c’est le traitement pour produits biocides des habitats.